Si vous connaissez la boutique arloca, alors il y a de grandes chances pour que vous ayez croisé les belles pièces de Claudine Moncion ! Bagues, colliers, bracelets et boucles d´oreilles, cette joaillère de Longueuil crée tous ses bijoux à la main à partir d´argent sterling et de cuivre. Pour arloca, elle a accepté de nous dévoiler les coulisses de son métier.
- Quel est votre parcours de joaillère ? Et qu'est-ce qui vous a amenée à travailler dans ce domaine ?
Mon entreprise est née il y a presque 20 ans, lorsque j'avais à peine 11 ans. Je faisais des bijoux avec des trombones de métal. J'ai toujours créé et vendu des bijoux comme travail. Mon entreprise actuelle s’est mise en place naturellement, même après de longues études en architecture. Durant mes études en architecture, j'ai eu envie d'apprendre différentes techniques de joaillerie. Je suis alors partie à Florence, en Italie, pour suivre ma première formation en joaillerie. J'ai ensuite suivi différentes formations à Barcelone et à Brooklyn. Je crois que, d'avoir expérimenté différentes écoles de pensées dans différents pays, m'aide à concevoir des bijoux qui se démarquent. Mon style est empreint de références architecturales en plus de fusionner les styles classique et contemporain. Ma présente production est composée exclusivement de pièces en cuivre et argent. Chaque bijou est entièrement fabriqué au Québec selon les pratiques de la joaillerie artisanale traditionnelle. Je conçois personnellement chaque modèle et j’assure la production avec l’aide d’une petite équipe de joailliers locaux talentueux.
- Pouvez-vous nous parler de votre démarche artistique ? Quelles sont vos inspirations ?
À chaque année, je conçois une nouvelle collection à partir d’un concept différent. Par exemple, je peux baser une collection sur une forme particulière, un thème, ou sur une technique de transformation de la matière. Pour chaque collection, je mets beaucoup d'efforts à la préparation d’esquisses sur papier et de prototypes. Par exemple, ma nouvelle collection, MELT, est créée à partir de retailles d'argent et de cuivre accumulées à partir de ma production au fil des ans. Les différents métaux sont soigneusement pesés pour assurer une taille homogène, puis fondus sur un bloc de charbon formant de petites billes, chacune unique dans sa texture et sa forme. Les billes sont ensuite percées, facettées et polies à la main avant d'être assemblées en pièces contemporaines dans mon style signature. Pour cette collection en particulier, je dirais que mon inspiration est la matière elle-même et la manière fascinante qu'elle a de se transformer.
- Quel est ou quels sont les plus gros défis dans votre métier ?
Comme défi à court terme, je dois réussir à devenir de plus en plus efficace dans ma production et prévenir les longues heures de travail à l’atelier! À long terme, je crois que le plus grand défi dans notre domaine est de réussir à traverser les époques avec ses nombreuses variations, autant économique, sociale, qu'esthétique.
- Quels conseils donneriez-vous pour les débutants en joaillerie ?
De croire en l'avenir du fait main au Québec ! Contribuer à l'essor des métiers d'art au Québec est une grande fierté pour moi et je crois qu'il peut être une grande source de motivation et de détermination pour les nouveaux joailliers. Je suis convaincue que le travail fait à la main et produit localement par un nombre grandissant de joailliers artisans contribue au développement économique du Québec tout en ayant un impact minimal sur l’environnement. De plus, par son originalité et sa haute qualité, la joaillerie québécoise se positionne de mieux en mieux dans les différents marchés nationaux et internationaux.